Reportage

Rencontre avec Marie-Amélie Le Fur




     Marie-Amélie commence l'athlétisme à l'âge de six ans pour accompagner sa grande sœur. Elle se révèle rapidement très douée. En 2003, alors âgée de 14 ans elle réalise la 4e meilleure performance française de l’année sur 1 000 mètres. Alors qu’une carrière de haut niveau s’ouvre à elle, le 31 mars 2004, sa vie bascule. L’adolescente est victime d’un grave accident de scooter. Renversée par une voiture, elle est projetée à 20 mètres. Son casque lui sauvera la vie, mais pas la jambe. Trois jours plus tard, Marie-Amélie doit être est amputée sous le genou gauche. Si sa jambe n'avait pas été enlevée, elle n'aurait jamais pu remarcher. 

      Sa rééducation se passe en piscine puis grâce au soutien de ses proches et à un moral d’acier, Marie-Amélie remarche au bout d’un mois. Et recourt quatre mois plus tard. Rapidement les résultats sont là. En 2005, la sprinteuse devient championne de France handisport sur 200 mètres, puis championne du monde. En 2008, aux Jeux Olympiques de Pékin, elle est double médaillée d'argent (sur 100 m et en saut en longueur). Mais la consécration ultime a lieu à Londres en septembre 2012 quand Marie-Amélie remporte le 100 mètres. Mais également l’argent sur 200 mètres et le bronze en saut en hauteur.


     Depuis, l’athlète est devenue l'icône du handisport français. C’est donc assez logiquement qu’elle a été nommée capitaine de l’équipe de France paralympique d’athlétisme lors des championnats du monde de Lyon, juillet dernier. 



     Marie-Amélie intervient très souvent dans les écoles, les collèges ou les lycées pour faire connaître son histoire et tenter de faire accepter le handicap. Elle est très impliquée dans la sensibilisation des jeunes pour prouver que le "handicap n'est pas une tare". Son message est simple : "le handicap c’est quelque chose qu’on a en plus, et non qu’on a en moins. Il faut en faire une force". 
     Marie-Amélie possède différentes prothèses qui lui facilitent le quotidien. Elle en a deux pour marcher, dont l’une à la cheville qui s’incline pour lui permettre de porter des talons. Trois prothèses pour l’athlétisme, l’une pour le footing, l’autre pour le sprint et la troisième, plus rigide, pour servir d’appui en saut en longueur. Deux prothèses de piscine, l’une résistante à l’eau pour se poser au bord du bassin, l’autre avec un mouvement de palme intégré pour nager. Et même, une prothèse pour faire du ski.
     Marie-Amélie est très soutenue par ses sponsors et notamment par la team EDF dont elle fait partie grâce à son travail de chargée de mission communication pour le compte d'EDF. D’autres sponsors comme la société d'assurances April sont là pour l’aider, notamment pour financer ses déplacements ou son matériel. Une lame en carbone, faite sur mesure, coûte en effet près de 10 000 euros.